MOUCHEL Jérôme

MOUCHEL Jérôme

Métier / Activité : Charpentier

Secteur géographique : 27

Statut : CAPE

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Quelle était ta situation de départ ?

J’ai été menuisier pendant 5 ans dans une boîte d’escaliers industriels, où je faisais tous les postes (y compris l’affûtage et j’aidais même mon chef d’atelier à la gestion de production), à côté, j’avais des activités associatives (préservation de sites historiques) et j’auto-construisais ma maison (colombages, isolée en paille), puis j’ai fait un burn-out et presque 2 mois d’hôpital.

J’ai quitté mon entreprise et mis 2 ou 3 mois à refaire surface, je ne voulais plus entendre parler de bouts de bois. J’ai acheté un camion et j’ai lancé mon activité de rémouleur-affûteur itinérant, activité hébergée par la coopérative Scop 276 à Rouen.

Quelques mois plus tard, j’ai rencontré pas mal de gens du bâtiment et je me suis senti repousser des ailes (en bois). En parallèle de l’affûtage, j’ai pris un contrat chez un charpentier traditionnel qui m’ encouragé à me lancer seul, puis quelques autres avec le même discours. Tous sont désormais très inspirants pour moi, humainement et dans ma démarche de travail.

Comment as-tu découverts Les Chantiers de Demain ?

A la suite de ce parcours, Scop 276 m’a fait rencontrer Lionel DUJARDIN qui venait d’accueillir deux de mes amis : Boris BOURGET et Benoît MEULIEN.

De mon côté, j’avais engrangé beaucoup de savoir-faire et j’entamais ma troisième auto-construction en 8 ans. J’avais aussi construit d’autres trucs dont un hangar agricole et écrit un livre sur l’histoire locale. J’avais aussi participé à un chantier « Charpentiers sans Frontières » et je commençais à avoir une idée plus précise de ce que je voulais faire de ma vie, et surtout, pour la première fois, après avoir frôlé la catastrophe avant d’entré à l’hôpital, je n’avais plus peur de rien, et je savais que je ne voulais plus me compromettre dans les boulots que je ne cautionne pas. 

Qu’est ce qui t’a motivé à intégrer la coopérative ?

Dans cette ligne de conduite, il allait de soi que le meilleur moyen de ne pas se compromettre était d’entrer dans une démarche professionnelle comme celles qui ont cours dans les CAE. Dans les boîtes où j’étais auparavant, j’étais une sorte de « travailleur gentilhomme », j’étais E.S sans le savoir… Il valait mieux que je prenne mes initiatives et mes décisions pour moi.

Plus objectivement, je suis aussi un phobique administratif, et me lancer sans l’accompagnement d’une structure comme LCDD, aurait été fatal à mon activité très rapidement.

Quels sont les avantages que tu as découverts une fois entré dans la coopérative?

Avant tout, l’encadrement technique très pointu de Lionel et Bertrand, parfois pointilleux, mais souvent nécessaire. 

La richesse et la qualité des formations aussi, je suis entré avec un bagage assez fort mais j’ai approfondi bon nombre de connaissances alors que finalement, j’ai suivi peu de formations.

Enfin, les gens, les permanents, les ES. Avant, j’avais l’impression d’être le seul à avoir cette philosophie de travail, finalement commune à énormément de collègues, on se sent moins seul.

Sociétariat engagé

Dans un premier temps, je veux faire ma route en CESA et me consacrer à mes clients et à de beaux ouvrages. Mais en parallèle, je fais en sorte que LCDD s’implante en (ex) Haute -Normandie, en faisant la promotion dans les Pôle Emploi par exemple, mais aussi pour qu’il y ait une représentation de LCDD auprès des clients.

Je ne me sens pas encore assez légitime, prêt, mûr, pour être sociétaire et ça tombe bien puisque je ne peux pas encore y prétendre mais je le souhaite si nous faisons un bout de chemin tous ensemble.